Le regard dans l’intérieur du corps

 

Tu as certainement déjà entendu parler de l‘IRM ou tomographie par résonance magnétique (MRT). Rien que les termes scientifiques sont angoissants, et ce n’est rien par rapport au procédé lui-même: Imagine d’être allongé sur une civière et d’être introduit dans un grand tube étroit, la tête la première jusqu’aux pieds. Pour les claustrophobes, c’est l’horreur. Cependant, le bénéfice médical est considérable. De fait, la technique elle-même est bien plus anodine que les termes médicaux qui la désignent.

Contrairement à la radioscopie traditionnelle et les tomographies ainsi que le CT scan, le corps n’est pas traversé par les rayons X nocifs, mais par des ondes magnétiques qui provoquent des ondulations dans les tissus cellulaires de l’organisme humain.  Ce procédé s’appelle résonance magnétique nucléaire (RMN) grâce auquel on obtient des images de l’intérieur du corps, par tranches, visualisant clairement, par des effets de contrastes, les parties molles, c’est-à-dire les organes, les tendons, le cerveau, les saignements. 

Nulle part ailleurs nous ne sommes plus près du magnétisme lorsque les protons qui composent notre corps vont se mettre à tourner tous à l’unisson, de façon synchrone . Ce sont les ondes magnétiques qui font bouger ces protons afin de les mettre en ordre, car d’habitude ils sont plutôt désordonnés. En revenant à leur état originel, les protons restituent l’énergie qui leur a été propulsée sous forme d’une onde et il est possible de capter cette énergie à l’aide d’une antenne adaptée émettrice d’un signal. Ainsi, à l’aide de techniques sophistiquées,  il est possible de localiser précisément l’origine spatiale de ce signal, et à partir de là, d’établir une image matricielle, une véritable cartographie des protons: c’est l’image IRM!

L’IRM est même en mesure de nous fournir des images de l’intérieur du corps en temps réel, comme par exemple les pulsations du coeur filmées en direct ou un accouchement à l’intérieur d’un tube IRM. Ces images spectaculaires sont destinées exclusivement à la recherche médicale: elles permettent par exemple de comprendre le processus de l’accouchement et les raisons d’un arrêt des contractions  nécessitant une intervention chirurgicale, la césarienne.  Aussi, l’IRM est ici une révolution technologique. Sans IRM, la recherche devrait utiliser les rayons X qui sont particulièrement nocifs pour un nouveau-né. Même l’echographie ne fournit pas des images suffisamment précises.

Il est fascinant de voir l’intérieur de son propre genou ou de sa tête grâce à l’IRM, même si le contexte est le plus souvent très sérieux: l’intérieur du corps représenté en tranches surfines, et tout cela sans douleurs, mis à part le temps passé à l’intérieur du tube qui résonne.

Les inventeurs de l’IRM, Paul C. Lauterbur et Peter Mansfield ont reçu en 2003 le prix Nobel de Médecine. Le radiologue Paul Lauterbur et le physicien Peter Mansfield avaient crée en 1973 avec leur RMN les conditions préalables  de l’IRM qui s’est répandue très largement dès les années 80 dans le diagnostic médical.

Quelle que soit la prouesse scientifique à la base de cette imagerie à résonance magnétique, il est bon de savoir que l’IRM existe, mais personne n’a envie d‘ y passer. Les médecins n’y recourent pas à la légère, car l’IRM reste très coûteuse et complexe. Ce n’est donc pas demain la veille que l’on assistera à la vulgarisation des images à résonance magnétique sur la toile.

 

 

24. Juli 2013
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